Salariés Sur 4 Seraient Sujets Au Stress. Mais Parents Au Foyer, Professions Libérales, Entrepreneurs, Et Même Enfants, Ne Le Sont Pas Moins ! Et vous, Quel est Votre Degré De Stress ?
353 000 nouveaux cas de cancers ont été enregistrés en France l’an dernier, selon un rapport récemment remis à Nicolas Sarkozy. Si les cancers les plus “agressifs” sont en recul grâce au diagnostic précoce, le cancer n’en demeure pas moins la première cause de mortalité dans notre pays. 145 000 personnes en sont mortes en 2008 et le taux d’incidence a fait un bond de 20 % au cours des 20 dernières années. Pour se prémunir, des réflexes simples à adopter dans notre vie quotidienne. Et une recommandation plus spécifiquement pour les hommes : messieurs, comportez-vous comme des femmes !
Vous réfléchissez à organiser un barbecue ou vous comptez prendre un verre avec vos amis ce week-end ? Ce n’est pas une mauvaise idée en soi. Mais que me répondrez-vous si je vous recommande de ne griller que des brochettes de légumes et de ne boire aucun alcool au cours de cette sauterie ? C’est pourtant un menu de soirée anti-cancer que je viens de vous décrire. Alors, soyez les premiers à lancer la tendance ! Car lutter contre le cancer, ça passe aussi par un changement de nos habitudes les plus banales.
Hormis les facteurs endogènes, ce sont aussi nos modes de vie qui peuvent conduire à l’apparition de la maladie. Les principaux facteurs de risque connus sont le tabac, l’hygiène alimentaire et l’excès d’alcool. À ce sujet, la mortalité prématurée dû au cancer est environ 20 % plus élevée en France que dans les autres pays européens. Ce n’est peut-être pas un hasard quand on sait que les Français figurent au 6ᵉ rang des plus grands consommateurs d’alcool dans le monde.
Ceci nous ramène à notre barbecue alors que débute votre apéro entre amis. C’est là que le changement d’habitudes doit intervenir, dans notre quotidien, et plus précisément au moment où nous voulons nous faire plaisir. Les Français ont la réputation d’être de « bons vivants » amateurs de vin, de fromage et autres gourmandises. Mais pas de panique, ne commencez pas à éteindre votre barbecue si difficilement allumé : il ne s’agit pas de se priver de tous les plaisirs gourmands, mais de se montrer plus raisonnables.
D’abord, commençons par dissiper une lubie. Il n’existe pas un régime “anti-cancer” qui prémunirait à 100 % contre la maladie. Mais les risques d’apparition peuvent néanmoins être circonscrits par le biais de l’alimentation. La diététicienne Katia Tardieu explique que « certains aliments contiennent des éléments protecteurs qui ont un rôle préventif de certains cancers. C’est tout particulièrement le cas des fruits et légumes dans leur globalité pour lesquels on dispose d’études allant en ce sens. » Les aliments qui sont en revanche à éviter sont notamment les viandes rouges et les charcuteries. Il faut aussi faire attention à la façon de cuisiner. « Certains modes de cuisson impliquant des températures supérieures à 200 °C, comme par exemple les grillades, le contact direct avec la flamme ou une cuisson prolongée, favorisent la formation de composés cancérogènes », précise Katia Tardieu. Quand je vous dis de vous méfier de votre barbecue !
S’agissant des boissons, l’alcool accroît gravement le risque de cancer, puisque l’éthanol se transforme dans le corps en acétaldéhyde, un produit cancérogène. Un verre de vin par jour accroît la probabilité d’un cancer du pharynx ou du larynx à 168 % et de 10 % la probabilité de développer un cancer du sein. Plus inquiétant, l’eau potable pourrait aussi être nocive pour la santé. David Servan-Schreiber, dont les écrits sur le cancer ne font pas l’unanimité, a ainsi lancé un appel cette semaine aux autorités pour qu’elles accentuent le contrôle de la qualité de l’eau. Il a incité les personnes qui ont une santé fragile, notamment les malades de cancer, à ne pas boire l’eau du robinet qui contiendrait trop de nitrates et autres éléments nuisibles. Autre facteur d’inquiétude : les OGM. Alors que l’Union européenne réfléchit à autoriser ou pas la viande clonée, la question de savoir si la consommation de cette viande porte des risques pour la santé se pose toujours. Comme pour les OGM, les experts n’ont apparemment pas assez de recul pour y répondre. Il faut encore attendre de voir les effets à long terme sur l’organisme humain.
Françoise Clavel-Chapelon, chercheuse à l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm), est la première à déplorer ce flou des études actuelles. Elle regrette qu’elles ne puissent pas toujours fournir des indications claires au grand public. Cette incertitude se renforce quand on sait qu’il y a rarement une causalité unique en matière de cancer. Le développement de cette maladie est presque toujours multifactoriel. Il est par exemple particulièrement compliqué de prévenir le cancer du sein. « Il y a plusieurs facteurs. Dans 5 à 10 % des cas, c'est endogène, mais les autres facteurs sont difficiles à détecter”. Cette incertitude ne vaut pas pour tous les cancers. Il ne faut pas désespérer. La recherche progresse. Des enseignements précis peuvent être formulés comme dans l’exemple bien connu du cancer du poumon : le risque d’un cancer du poumon peut considérablement être diminué quand on arrête de fumer, ça, c'est sûr. »
Dernier point, le cancer ne respecte pas la parité. Mais pour une fois, les femmes ne vont pas s’en plaindre. Les hommes sont plus touchés par le cancer et ils ont surtout plus de risque d’en mourir. Cette surexposition atteindrait 40 % selon une étude du National Cancer Intelligence Network. Alors faut-il en conclure que les femmes sont plus raisonnables que les hommes ? C’est l’hypothèse privilégiée. S’il n’y a pas de certitude médicale absolue à ce phénomène, les chercheurs font néanmoins le lien avec une meilleure hygiène de vie des femmes…