Les soins médicaux sont de moins en moins bien remboursés : le ticket modérateur, la part non prise en charge par la Sécurité sociale, est passé de 20 à 35 %, des franchises sur les médicaments et des forfaits hospitaliers ont été mis en place. En même temps, le budget de la Sécurité sociale est déficitaire de plusieurs milliards d’Euros, et la contribution au remboursement de la dette sociale (la CRDS des fiches de paie) ne suffit pas à pallier les multiples dépenses, dont les exonérations de charges sociales, énorme manque à gagner pour les finances publiques. Les assurés français sont donc finalement bien lotis, puisque plus de 75 % des soins sont pris en charge. Malgré tout, certains n’ont pas les moyens de faire autant de visites médicales que nécessaires. Heureusement, plusieurs solutions existent pour avoir un accès aux soins gratuit ou presque…
Les centres de PMI
Protection Maternelle et Infantile ont été créées en 1945 par l’État, et sont aujourd’hui gérées par les conseils généraux. Elles jouent plusieurs rôles auprès des jeunes familles : outre les informations destinées aux parents (contraception, éducation, mode de garde avec l’envoi de listes d’assistantes maternelles disponibles par exemple) délivrées gratuitement et sans rendez-vous, des pédiatres proposent des consultations. Ils peuvent s’occuper notamment de vacciner les tout-petits et de donner des conseils sur l’allaitement et l’alimentation des nouveau-nés. Les PMI sont aussi équipées de mètres et de balances pour nourrissons, pratiques pour surveiller de près leur croissance et s’acquitter des visites obligatoires. En revanche, les PMI sont là pour prévenir et non guérir : ces pédiatres ne font pas office de médecin traitant. En cas de fièvre ou de maladie, il faudra se tourner vers un praticien extérieur. Dans certaines PMI, les cartes vitales ne sont même pas demandées.
Les centres de soins mutualistes
accueillent les étudiants, les retraités, les familles nombreuses, et toute personne ayant un budget soins limité et une bonne mutuelle. De nombreux centres de soins permettent aux assurés de ne payer qu’une partie de la consultation, quelques Euros seulement en général. À Paris, c’est le Centre Saint-Victor, de la Fédération mutualiste d’Ile-de-France, qui propose ce service. Patience : les rendez-vous sont parfois longs à obtenir, et sur place, une bonne heure en moyenne si vous vous y rendez « aux heures de pointe ». Les deux cartes, de Sécurité sociale et de mutuelle, vous seront demandées à l’accueil.
Un bilan de santé
Il vous est offert tous les 5 ans. Tous les assurés sociaux qui n’en ont pas bénéficié les 4 dernières années peuvent en faire la demande et passer un grand « check-up » préventif : ORL, gynécologue, dermatologue, dentiste, tout y passe. Attention : il ne s’agit pas de soins, mais d’un bilan. On pourra vous dire que vous avez 3 caries et une gingivite, mais pas, vous les soignez : c’est à vous de prendre rendez-vous avec un médecin par la suite. L’intérêt : ça vous permet de vous faire dépister des maladies graves auxquelles vous n’auriez pas pensé, et inversement, de ne pas aller pour rien chez un spécialiste. Pour en bénéficier, une seule démarche : adresser un courrier à votre Caisse Primaire d’Assurance Maladie, qui vous adressera en réponse une convocation dans un centre de soins.
Des médecins altruistes
Soignent aussi gratuitement les personnes en détresse financière, morale ou physique. Le Docteur Falcucci, de Toulouse, nous explique : « Dans ces deux cas, détresse ou pauvreté, cela me semble évident et je ne fais pas payer la consultation ! J’essaye de parler avec les gens, souvent, plus que les soins les gens ont besoin d’être rassurés » Alors que d’autres médecins n’hésitent pas à dépasser largement les honoraires conventionnés, la pratique semble normale pour lui : « Ma motivation est simple : elle est dictée par la conviction d’aider ceux qui en ont réellement besoins entre autres et dans la médecine, cela est peut-être plus important qu’ailleurs… la détresse des gens ne nous est pas masquée ».
Pour les adolescents et les femmes, mais aussi toute personne en recherche d’un interlocuteur, le Planning Familial permet aussi d’avoir accès à des informations et des consultations gratuites, anonymes et sans rendez-vous sur la contraception et la santé en général. Toutefois, son avenir n’est pas assuré, puisque le budget qui lui est alloué a été récemment diminué de 20 %, soit 500 000 Euros.