Devenir producteur ? il n'y a pas que le monde de la musique qui vous y invite. Sur le mode de mymajorcompany, l'édito, un site de mobilier design « durable », propose aux internautes de financer des prototypes de créateurs.
Initialement site « classique » de vente en ligne de meubles en bois éco-conçus, l’Édito a lancé en mars dernier un tout nouveau concept : un site communautaire et participatif mettant en relation passionnés et designers.
Le principe est simple
Après avoir soumis leurs créations à l’Édito qui les accepte, sous réserve du respect d’un cahier des charges précis, de jeunes designers présentent leurs créations aux internautes. Ces derniers, après que la création a été validée, peuvent devenir coéditeur en investissant la somme de leur choix, par parts de 10 euros. Ce n’est qu’une fois que 3 000 euros seront réunis que la boutique en ligne référencera le nouveau meuble : « Cette somme permet de finaliser les études techniques avec le designer, de construire les prototypes et de financer les premiers investissements marketing. »
Mais quels avantages y a-t-il alors à investir ?
Le coéditeur peut bénéficier, s’il souhaite acheter le meuble, d’une réduction de 20 % et d’une version numérotée du meuble, suivant l’ordre d’arrivée des investisseurs. Mais surtout, il touchera des royalties pendant dix ans : les coéditeurs se partagent 10 % du chiffre d’affaires selon leur participation. Les designers, quant à eux, en toucheront 5 %.
Une fois que le produit est en ligne, vous pouvez visualiser son prix selon ses différentes couleurs ou dimensions. Par exemple, pour la table basse « Samiel » de Philippe Riehling, le prix est de 330 euros si vous la prenez en noyer/bouleau, brute. En revanche, vous pourrez faire baisser son prix en choisissant un bois moins onéreux : 295 euros en chêne/bouleau. Vernie, elle coûtera 10 euros de plus, etc.
L’Édito, c’est également un bon plan pour ceux qui rêvent de créer leur meuble sur mesure. Le groupe propose en effet des « ateliers du design » à tous les amateurs ou passionnés de design. Les ateliers se déroulent en deux séances : lors de la première, on établit avec l’aide d’un designer le plan puis la maquette en carton plume de son meuble. Les plans sont ensuite envoyés à l’usine. Lors de la seconde étape, qui est celle de la fabrication, vous pourrez vous-même monter le meuble dans un atelier et lui appliquer les finitions souhaitées.
Pour les artistes, c’est un indéniable moyen de se faire connaître et de partager son savoir-faire avec le public. « Ce concept nous apporte de la visibilité au sein du public puisque c’est lui qui permet de lancer nos créations sur le marché ; il est d’ailleurs dans la mouvance de l’éco-conception, aspect qui ne doit plus être uniquement une mode dans le milieu du design. D’une certaine manière, cela permet de démocratiser un peu plus le design en rapprochant client et créatif, par ce concept, mais également avec les « apéros designers », au cours desquels deux designers parlent de leurs créations et du métier en général, avec le public. “Je n’ai pas encore participé à l’un de ces événements, mais ça ne saurait tarder. La notion de communauté existe aussi entre designers ayant travaillé pour l’Édito. Elle doit encore se développer, pour nous permettre par exemple de nous donner des opportunités de travail entre membres de la communauté, que ce soit pour l’Edito ou pour d’autres projets », ajoute à ce sujet Johann Paquelier, designer en freelance de 26 ans.
Pour les créateurs du site, cela permet de participer à l’ascension de jeunes designers, mais également de proposer aux internautes un nombre infini de possibilités de meubles. C’est aussi un excellent moyen de ne pas prendre de risques financiers…