À L'heure Où Les Magasins, Journaux Et Autres Potagers Se Revendiquent De La Tendance « Bio », Celle-Ci Se Présente Dans Les Esprits Comme L'apanage D'une Classe Sociale Aisée. Cependant, De Plus En Plus D'enseignes Commercialisent Des Produits Bio À Prix Abordables.
Alors qu’à son apparition, dans les années 20, elle était plutôt marginalisée, l’agriculture biologique et ses dérivés sont aujourd’hui recherchés par tous. Le marché du bio connaît en effet une croissance exponentielle : en 2008, le marché des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique était évalué à 2,6 milliards d’euros (contre 1,6 milliard en 2005), soit 1,7 % du marché alimentaire, contre 1 % en 2005. Une augmentation constante qui n’est pas seulement liée à la peur des OGM ou des pesticides, mais aussi à la démocratisation des produits bio.
Très onéreuse à ses débuts, la tendance bio s’ouvre maintenant aux foyers les plus modestes. Les premières grandes enseignes à avoir lancé les gammes bio sont d’ailleurs des enseignes de discount, permettant à tous d’accéder à des produits affichant le label AB (agriculture biologique).
Une initiative idéale en temps de crise : malgré la conjoncture, les Français tiennent à manger des produits sains, en étant néanmoins exigeants sur les prix : le baromètre 2008 de l’agence Bio (baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France) a souligné un antagonisme patent entre le désir véritable de manger bio et sain, d’une part et les prix beaucoup trop conséquents, d’autre part. Ils étaient en effet 75 % de Français à considérer les prix des produits biologiques trop élevés. D’un autre côté, ils sont 76 % à considérer l’agriculture biologique comme une solution d’avenir aux problèmes environnementaux.
Vincent, père de deux enfants, a des revenus modestes. Cependant, il n’entend pas sacrifier la qualité de l’alimentation de ses enfants : « Je vais en grande surface une fois par semaine, ils ont leur propre gamme bio, qui coûte le même prix que les autres produits ! » Par exemple, les petits pots légumes bio sont à 4,86 euros le kilo, et les petits pots de marque classique non bio à… 4,92 ! Pour les produits de toilette, idem : « Lait de toilette, eau nettoyante, lingettes, on a presque tout en bio ! » Et quant à la qualité, elle est la même : « De toute façon, les produits affichant le label AB sont bio à au moins 95 %, discount ou pas. La qualité est donc la même. » Éthique ou stratégie, on constate que les grandes surfaces réduisent particulièrement les prix des produits pour enfants et bébés.
D’autre part, même en achetant des produits bio à des prix « classiques », on constate que les consommateurs de bio effectuent des économies, tout simplement en se concentrant sur l’essentiel : en effet, une étude allemande a démontré que les familles qui consommaient bio réduisaient leur budget de 8 %, de par leur changement d’habitudes : on exclut en effet snack, sodas et plats préparés. On préfère les légumineuses, les graines, les légumes, et on mange moins de viande et de fromage, plus coûteux.
Les producteurs, le vrac et la toile
Pour déceler des produits bio le moins cher possible, vous pouvez vous tourner soit vers les producteurs, soit vers les e-commerçants. Les sites de « bio discount » prolifèrent, offrant sans cesse de nouvelles promotions. Si vous avez la chance de vivre près d’un agriculteur biologique, vous ferez très certainement des économies en vous adressant directement à lui ! Enfin, dans les magasins bio, il vous est possible d’acheter en vrac vos fruits, votre muesli ou votre riz. Les bénéfices sont incontestables : vous pourrez les payer jusqu’à deux fois moins cher. Et en plus, c’est plus écolo !
Vincent rappelle qu’une autre solution existe pour manger bio et pas cher : le fait maison. En effet, en préparant vous-même vos plats de légumes bio, mais aussi votre pain, votre tofu ou vos yaourts, vous faites des économies. Malheureusement, cette solution-là est exclusivement réservée aux papas ou mamans au foyer !