On compte plus de 40 000 décès par mois en France. Autant de familles brisées, de proches anéantis, mais aussi autant d’enterrement à organiser, de démarches administratives… Comment gérer tout ça ?
Une réalité qui rattrape le chagrin
Au-delà du chagrin et de la douleur à surmonter, quand un proche nous quitte, il faut gérer une foule de détails, de l’enterrement, des faires-parts, aux contrats à résilier… Des choses qui nous échappent si on ne se trouve pas dans le cercle rapproché du défunt, mais qui peuvent s’avérer un calvaire. Lilou a perdu sa belle-mère il y a moins d’un mois : « Mon mari était à ses côtés quand elle est partie. La douleur est immense, nous avons dû annoncer la nouvelle à la famille, mais également aux différents organismes. C’était trop dur pour mon mari de répéter sans cesse l’histoire, de faire les courriers avec l’avis de décès. Sans parler de tout le reste : l’appartement à vider, le frigo, le linge sale, la voiture, les abonnements à résilier… Heureusement, nous sommes une famille soudée et bien que mon mari soit fils unique, nous avons beaucoup de soutien. »
” 15 000 Euros pour enterrer ma mère “
Doriane a fait face au décès de sa maman, dont elle a organisé et payé l’enterrement (choix du cercueil, envoi des cartes, concession, entretien de la tombe…). « Nous en avons eu pour 15 000 euros : entre les habits, les porteurs, la concession au cimetière qu’il faut renouveler tous les 10 ans (3 000 euros), le cercueil, la chambre funéraire… Bien sûr, le cercueil de base coûte 1 000 euros, mais nous avons voulu le meilleur. » Doriane a également subi la perte de sa fille à 5 mois de grossesse. Outre la terrible annonce, c’est une épreuve très douloureuse, car ce deuil est moins reconnu : avant 22 semaines, il faut demander une autorisation à la mairie pour l’enterrement car le petit n’est pas considéré mort-né. « Nous avons payé 2800 euros, entièrement de notre poche. La crémation coutait moins cher, mais nous avons préféré un enterrement. » Cependant, les tarifs varient beaucoup d’un établissement à l’autre, attention aux arnaqueurs…
Et prévoir, combien ça coûte ?
Beaucoup trop de choses à gérer quand le cœur est déjà fragilisé, et voudrait commencer son travail de deuil. Le soutien des proches devient primordial dans ces conditions : Sandra a perdu son fils alors qu’il était tout bébé ; elle a pu compter sur son père qui l’a accompagné dans toutes les administrations et a organisé la cérémonie.
Que faire alors si on se retrouve seul ? Carla a choisi la prévention : « Dès que j’ai été maman, j’ai pris une assurance-vie avec un capital pour mon enfant. Nous avons également une mutuelle et une assurance, qui donne des soutiens financiers, mais aussi psychologiques en cas de décès : une personne référente est présente pour toutes les démarches, nous pouvons rencontrer un avocat ou un psychologue. Bien sûr, je souhaite n’avoir jamais à l’utiliser, mais je suis plus tranquille d’enlever ce souci à mes proches. »
Ne pas gérer seul (e) !
En effet, sans prendre des assurances ou des mutuelles, on peut faire appel à des assistantes sociales (contacter la CAF du département) ou à la mairie. Il faut également penser aux nombreuses associations de particuliers. Fille unique, déjà orpheline de mère, le décès du père de Shine l’a anéanti : « Pour tout le côté paperasse, je me suis faite beaucoup aider par l’assistante sociale du travail de mon père et par un gestionnaire de patrimoine qui s’occupait de moi à la suite du décès de ma mère, à ce niveau-là ç'a été… Pour la douleur, personne ne m’a entourée, à l’époque, je restais seule chez moi le soir du décès et de l’enterrement ainsi qu’après, j’ai sombré peu à peu dans une dépression profonde. Avoir un enfant à mon tour m’a permis de surmonter le deuil. » Shine aurait peut-être entrepris son travail de deuil plus facilement avec l’aide d’une psychologue ou d’une association. Il existe même des conventions collectives qui permettent un arrêt de travail, si besoin, prenez quelques jours pour vous remettre. Michèle, 62 ans, est veuve : « je fréquente des forums internet sur le deuil, car cela me permet d’échanger avec des femmes dans mon cas. On se raconte mutuellement nos petits souvenirs, on se conseille sur les démarches, et parfois, on se rencontre pour une promenade ou un thé ! »
Vérifier si vous payez le juste prix
Pour la cérémonie, les frais funéraires, les congés, la législation, l’Association Française d’Information Funéraire a mis au point un site internet très complet. « N’hésitez pas à téléphoner avant de vous déplacer pour prendre des renseignements : précisez la date du décès, le lieu du cimetière, questionnez sur les différents cercueils, le prix du corbillard et des porteurs. Si votre interlocuteur refuse de répondre à ces questions basiques, éliminez cette société de votre liste ! »
Un conseil donc, pour surmonter la douleur du deuil et le stress de l’organisation, ne restez pas seul, entourez-vous de familles, amis ou associations, et poussez les portes entrouvertes qui facilitent les démarches…