L’industrie du commerce de détail est en pleine mutation. Le lancement d’Amazon GO en 2016 a littéralement bouleversé l’expérience client. Dès lors, de nombreuses enseignes françaises de la grande distribution suivent le mouvement vers l’automatisation de leurs magasins. Cette nouvelle tendance de consommation s’accompagne évidemment de technologies qu’il faut tester. Le développement de magasins connectés autonomes présente également des avantages, mais comporte aussi quelques inconvénients. Précisions.

Il n’y a plus aucun doute, le secteur du retail français s’adapte à la tendance de consommation alimentaire de son époque : accéder de manière simple et instantanée aux produits recherchés près de chez soi. Percutés de plein fouet par le concept d’Amazon Go, les acteurs de la grande distribution doivent désormais surfer sur la vague de l’ultra-proximité dans leur expérience client.

Pour ce faire, les enseignes cherchent à digitaliser davantage l’acte d’achat et innovent pour offrir plus de services, de flexibilité et de fluidité dans le parcours client. L’efficacité de ces nouveaux magasins autonomes et connectés passe par la mise en place de technologies de pointe qu’il faut mettre à l’épreuve. Si ces commerces ont des atouts, ils présentent également des inconvénients.

Des concepts de magasins automatisés et autonomes français en phase de test


Différents concepts de magasins automatisés et autonomes se développent sur le territoire avec un objectif commun : mettre à disposition des produits de consommation courante dans un lieu ouvert 24/7 et sans personnel. En 2020, Boxy et la Black Box de Monoprix ont mis en place le format « supérette » dans un conteneur 100 % automatisé. Cette innovation se base sur des technologies comprenant de l’intelligence artificielle avec un système de caméras ou de pesée pour la gestion automatique des prélèvements d’articles et du paiement en magasin.

De son côté, le groupe Casino a donné naissance à un modèle quasi-identique. Ce format hybride combine le supermarché traditionnel en journée et le mode autonome en dehors des heures d’ouverture. Ici l’objectif est d’offrir aux clients un libre accès au magasin. Ils entrent, scannent les articles et sortent, le tout sous la surveillance de vigiles.

Les atouts des magasins connectés autonomes


Ces nouveaux commerces offrent tout d’abord la possibilité aux clients de faire leurs courses quand ils le désirent et quel que soit le jour. La technologie associée aux magasins connectés et autonomes permet aussi d’identifier rapidement les clients, soit par empreinte bancaire (Black Box) ou par QR code (Boxy). Par conséquent, ces derniers passent beaucoup plus rapidement aux caisses.

Des capteurs sont répartis dans l’ensemble du magasin afin de savoir quels produits sont sélectionnés dans les rayons. Ces dispositifs associés à l’intelligence artificielle sont très performants (1 à 3 % de marge d’erreur). Enfin, la box nécessaire pour les magasins autonomes requiert seulement de l’électricité et une couverture 4G pour connecter le commerce. Des professionnels, comme l’opérateur télécom d’entreprise Hub One, proposent l’installation de réseaux 4G professionnels.

Les limites actuelles pour ce type de magasins


La première question qui se pose est celle des coûts engendrés par ces technologies. On peut se demander si les achats moyens (entre 6 et 10 euros) des clients seront à la hauteur pour amortir les frais. Un autre inconvénient réside dans le concept même de la box. Ces conteneurs peuvent accueillir un nombre restreint de clients et de paniers. En cas d’affluence, cela peut réduire l’efficacité du magasin.

Les magasins connectés autonomes proposent essentiellement des produits de dépannage. Par conséquent, les clients ne sont pas confrontés aux promotions ou autres techniques de vente qui attirent leur attention. Ils vont davantage à l’essentiel, réduisant de fait leurs achats d’impulsion. Enfin, la Black Box Monoprix ou la supérette Boxy indiquent vendre leurs articles au même prix que ceux des supermarchés traditionnels. En l’absence de promotion, les consommateurs se rendant dans les box ne se retrouvent pas devant des articles à des prix réduits.

L’ubérisation du marché de la grande distribution, emporté par la tornade Amazon Go, a poussé les enseignes du retail sur le chemin de la digitalisation et de l’automatisation. Les distributeurs français testent donc de nouveaux magasins connectés et autonomes qui ont pour but de simplifier toujours plus l’expérience d’achat et répondre aux besoins croissants des consommateurs. Comme l’illustrent les supérettes dans un conteneur 100 % automatisé de Monoprix et Black Box, ou bien le magasin autonome du groupe Casino