Jusqu’à 1000 € de prime de naissance, des massages offerts, une thalasso et même parfois des UV. Comment bénéficier légalement de tous ces avantages en nature ou en monnaie ?
La fameuse prime de grossesse de la CAF, bénie par les jeunes parents, est loin de pallier les dépenses (indispensables ou superfétatoires) liées à l’arrivée d’un enfant. Cependant, la CAF n’est pas l’unique prestataire de primes ou autres avantages pour les femmes enceintes. Les mutuelles versent souvent à leur tour des primes de naissance : selon la mutuelle choisie, entre 0 et 1000 Euros. Comment et pour quelles raisons peut-on bénéficier des ces aides ?
Pendant la grossesse, la Sécurité sociale rembourse 3 échographies, et les examens prénataux obligatoires sont pris en charge. À partir du 6ᵉ mois, tous les frais médicaux remboursables sont pris en charge à 100 % du tarif de convention, la future maman étant exonérée du fameux ticket modérateur. Puis, lors de l’accouchement, les honoraires, la péridurale, les frais de séjour à l’hôpital ou en clinique (dans la limite de 12 jours) et les huit séances de préparation classiques à l’accouchement sont intégralement pris en charge par la sécu, à condition d’être facturés au tarif de base de la Sécurité sociale.
En revanche, les futurs parents doivent s’assurer, de préférence avant même le début d’une grossesse, que leur mutuelle offre des prestations spécifiques pour les femmes enceintes, et remboursent les frais délaissés par la Sécurité sociale. Pour certaines mutuelles, la prime de naissance équivaut à une paire de chaussons, une prime de « bienvenue » de 50 ou 60 euros, voire… au néant. Dans la plupart des cas, elle est comprise entre 100 et 300 euros, mais est souvent soumise à conditions : le rattachement de votre enfant dans les 3 mois qui suivent sa naissance. Certaines bienheureuses comme Elsa, trentenaire lilloise, touchent jusqu’à 1000 euros de prime avec un bonus : des massages ! « Ma mutuelle m’a remboursé 10 séances de kiné, ce qui m’a permis de me faire masser chaque mois » Comme elles, les futures mamans bien couvertes peuvent se voir rembourser leurs frais de confort : sur les forums consacrés à la grossesse, certaines parlent d’une thalasso d’une semaine en Bretagne intégralement prise en charge et même de séances d’UV post-grossesse, destinées à prévenir les allergies au soleil après 9 mois sans exposition (les futures mamans ne doivent pas, en théorie, s’exposer au soleil pour prévenir le masque de grossesse).
« En plus d’une prime importante, se réjouit Annabelle, j’ai bénéficié de 8 séances d’UV post-accouchement, grâce à la mutuelle de mon mari ! Je ne pensais pas qu’une mutuelle pouvait se préoccuper à ce point de notre confort ». Maryline, 27 ans, a bénéficié en 2007 d’une prime de naissance de 850 euros « offerte » par sa mutuelle (obligatoire avec son travail de l’époque). Cette somme a couvert les frais médicaux non remboursés, tels que des échographies supplémentaires, des séances d’haptonomie (une préparation alternative à la grossesse) ou d’ostéopathie prise en charge à 100 % « Je n’ai même rien eu à avancer ! » se réjouit-elle.
Futurs papas, vous n’êtes pas en reste : les mutuelles accordent aussi des primes à ces messieurs ! « Mon époux avait sa propre mutuelle, qui lui a octroyé 600 Euros de prime pour lui ! » Contrairement aux idées reçues, la mutuelle n’est pas versée « pour le bébé » mais bien « pour les parents » et est donc cumulable. Affiliée désormais à une autre mutuelle, Maryline regrette amèrement ces prestations : « Aujourd’hui, j’ai changé de travail, je suis sur la mutuelle de mon mari, qui est moins satisfaisante : on paye 60 euros par mois pour lui, moi et notre fille, les soins dentaires ne sont même pas remboursés et aucune prime de naissance n’est prévue en cas de grossesse. Si un jour, je fais un deuxième bébé, je change de mutuelle dès que j’apprends ma grossesse ! »
Mais dans certains cas, une prime importante peut aussi représenter un moyen de compenser des frais qui seraient assurés par des mutuelles concurrentes : chambre individuelle, (30 à 290 euros selon votre maternité, jusqu’à 500 € pour les cliniques privées de luxe) location de télévision, consultations chez l’ostéopathe, le forfait hospitalier journalier, dépassement d’honoraires de l’anesthésiste ou de l’obstétricien… Carine, enseignante, bénéficie d’une maigre prime de 160 euros avec des conditions drastiques. Notamment, la prime est versée sous réserve que son fils adhère à la mutuelle. Une somme bien maigre comparée aux 850 € de Maryline. En revanche, toutes les prestations susmentionnées sont assurées, ainsi qu’un suivi de grossesse personnalisé, un trajet en taxi ou ambulance sous prescription médicale ou sur justificatif de l’urgence (aller accoucher par exemple), et, selon Carine, une rapidité éminente des remboursements !
Devant cette diversité d’offres, on en vient à se demander ce qui motive les mutuelles à avantager ou non les femmes enceintes. Dans le cas de Maryline, c’est l’entreprise qui négocie les couvertures santé de ses employés. Il faut savoir qu’en aucun cas ces avantages ne constituent une obligation.
Aucune loi ne stipule en effet que les assureurs ou les mutuelles doivent garantir un minimum de prestation pour les femmes enceintes. « L’arrivée d’un enfant fait partie des moments importants de la vie. (…) Si votre état de santé nécessite une aide extérieure pour effectuer les tâches ménagères ou garder vos enfants, la mutuelle a également prévu un service d’aide à domicile », peut-on lire sur le site d’une mutuelle enseignante qui paient donc des femmes de ménage pour leurs clients. Si de nombreuses mutuelles, à l’instar de celle-ci, expliquent que ces prestations découlent d’une volonté d’accompagnement individuel et personnalisé, pour d’autres, elles dépendent d’une politique de marketing. Comme le souligne Xavier, médecin généraliste, les primes de naissance, les remboursements d’ostéopathe ou d’acuponcteur « n’ont pas de but médical, hormis un but commercial ». À vous de vous diriger, en cas de projet de grossesse, vers les plus offrants !
Dernière précision : avant de changer de mutuelle, assurez-vous que vous n’êtes pas enceinte ! En effet, dans de nombreux cas, la mutuelle exige un délai de carence de 10 mois précédant l’accouchement pour toucher des prestations, et ne pas voir bondir toutes les femmes enceintes en quête de prestations. N’attendez donc pas non plus le dernier moment pour vous renseigner, directement auprès des mutuelles, afin d’avoir des infos récentes. En effet, certaines ont mis fin à leurs primes de naissances « à la loi Fillon », et les standardistes appelées par Ecotidien ne sont pas toujours informées : il leur arrive de vous proposer des prestations qui sont annoncées comme annulées sur les sites web. Quelques mutuelles ont en effet récemment mis fin à la traditionnelle “prime de naissance” ! Enfin, ne vous laissez pas tenter par une prime importante sans prestations classiques : elle doit être en corrélation avec des remboursements des frais médicaux de base.