S'ils perdent leur permis de conduire, ils perdent leur emploi et leur salaire. Une raison pour laisser les délinquants routiers au volant de leurs voitures.. ?
Samedi après-midi, vous vous êtes tant bien que mal dirigés vers le premier village-auto de votre commune, où concessionnaires et garagistes se succèdent. Euphorique, vous ne savez plus où donnez de l’œil : ça y est, vous allez franchir le monde des adultes, et acheter votre première voiture ! Avant de signer tout de suite un chèque à quatre chiffres, suivez ces quelques conseils :
Pas de précipitation !
On n’achète pas une voiture comme une paire de bottes. Même si vous avez attendu longtemps (sous-entendu, vous avez passé le permis de conduire 5 fois), c’est un achat conséquent qui mérite réflexion. Mettez-vous en tête que ce n’est pas parce que vous allez chez un garagiste cet après-midi que vous repartirez au volant de la voiture ! Patience et longueur de temps…
Comparez les prix
S’il n’y a qu’un achat où il faut comparer les prix, c’est celui-ci. Gardez à l’esprit que, comme pour un achat immobilier, le but du vendeur n’est pas de vous faire faire une bonne affaire, mais de réaliser un bénéfice sur son bien. Pour comparer les prix, prenez les références du véhicule ciblé (année de première immatriculation et nombre de kilomètres). De nombreux sites proposent des annonces de particuliers (La Centrale par exemple), mais aussi des simulateurs pour calculer le prix de l’argus (combien vaut réellement le véhicule). En cumulant ces données, vous aurez une vue d’ensemble sur le prix demandé. Cependant, prenez en compte les investissements récents du propriétaire, comme le changement des pneus, qui peuvent justifier un prix supérieur à l’argus.
Le dilemme de l’essence ou du diesel
Un véhicule consommant du diesel sera un peu plus cher à l’achat (en général, 10 à 15 %) que le même modèle essence, mais sera rentabilisé par le prix du carburant : un litre de diesel coûte en moyenne 1,04€ le litre contre 1,30 € pour un litre de sans-plomb 95. Cependant, attention aux fausses économies : « Un véhicule diesel n’est rentable qu’à partir de 100 kilomètres par jour. Si vous roulez moins, vous ne gagnerez rien sur l’essence. De plus, les pièces à changer, tout ce qui concerne le système électrique sera vite hors de prix », nous met en garde le garagiste d’Evasion automobile, à Mâcon. Pour preuve, ce garage familial a choisi de ne plus vendre de voitures d’occasions roulant au diesel.
Visitez !
Vous devez monter dans le véhicule, vous asseoir à toutes les places, mais également ouvrir et fermer les portières, déplacer les banquettes et les sièges, soulever les essuie-glaces, contrôler les pneus, etc. En gros, vous cherchez le vice caché. Si vous ne vous sentez pas assez calé, venez accompagné de quelqu’un qui s’y connait et qui saura poser les bonnes questions. « Quand je teste une voiture, je le fais de fond en comble. En soulevant la banquette d’une voiture que je pensais acheter, je me suis rendu compte qu’elle était moisie par en dessous. L’eau s’infiltrait, et je ne m’en serais pas rendu compte si je n’avais pas soulevé cette banquette ! »
Prenez le volant
Un tour en ville vous permettra de tester le passage des vitesses, les freins, l’embrayage. Dans la mesure du possible, faite une portion d’autoroute ou de rocade : vous pourrez constater le temps de réaction au démarrage, et pousser un peu la voiture. N’ayez pas de scrupules, comme « je lui gâche de l’essence » ou « je fais perdre du temps au vendeur ». Le test de conduite est primordial, ça fait partie du jeu. Et ne dit-on pas « l’essayer, c’est l’adopter ? »
Estimez vos dépenses mensuelles
C’est bien connu, une voiture est un « gouffre financier » : il est dans le top 3 des dépenses mensuelles du foyer après le loyer et les courses. Bien entendu, les dépenses varieront d’un véhicule à l’autre, d’un conducteur à l’autre. Vos dépenses principales seront l’assurance, l’essence et les réparations.
Pour l’assurance, n’hésitez pas à faire des simulations en ligne et à faire jouer la concurrence, sachant qu’un homme jeune conducteur paiera plus cher, et que la puissance fiscale du véhicule entre en compte… Concernant l’essence, votre bon sens vous fera contourner les stations services hors de prix (vu en Corse cet été, du sans-plomb 95 à 1,48 € !), sans pour autant négliger la qualité. Si votre véhicule consomme beaucoup, pensez au stage de conduite écologique : Une somme à débourser sur le coup, mais qui sera rentabilisée rapidement pour la planète, et pour votre voiture !
Concernant les réparations, on ne sèche pas les séances d’entretien (elles sont prévues sur le carnet d’entretien du véhicule, avec dates ou nombres de kilomètres), c’est économise petit et risque gros ! Mieux vaut débourser au moment prévu (en négociant bien sur avec son garagiste) que faire face à un imprévu en payant plein pot, avec le couteau sous la gorge !
Ne vous laissez pas appâter par les détails
Le vendeur cherchera peut-être à attirer votre attention sur des détails : la super couleur des housses, le porte-gobelet intérieur, l’attache-caravane, la tablette arrière, … Dites-vous bien qu’une voiture en bon état n’a pas besoin que l’on vante ses qualités superflues : le plus souvent, ce sera pour masquer une défaillance : « Les plaquettes de frein sont à refaire, mais il y a un crochet pour votre veste à l’arrière ! ». Ce sont des petits plus qui améliorent le confort, mais ils ne doivent en aucun cas faire pencher la balance pour un achat.
Fixez-vous un budget
Comme pour la paire de bottes, il faut se fixer un budget (et s’y tenir) : Combien coûte le modèle de vos rêves ? Combien pouvez-vous consacrer à cet achat ? Dès que l’idée d’acheter une voiture, même d’occasion, vous frôle, réfléchissez au financement : l’achetez-vous seul, ou avec votre conjoint ? Dans ce cas, payez-vous chacun la moitié ? Sera-t-elle immatriculée à vos deux noms (plus prudent bien entendu)? Si vos finances vous le permettent, économisez un peu chaque mois, cela vous évitera de financer entièrement votre véhicule à crédit. Une fois la somme fixée, (par exemple, 5 000 €), laissez-vous 10 % de marge, au cas où votre chemin croise une occasion à ne pas rater.
Négociez le prix !
S’il y a un achat qui se négocie, c’est bien celui-là ! Comme au souk de Marrakech, on joue sur les prix : tu dis 6 000, je dis 3 000, tu dis 5 500, je dis 4 000, etc. Les vendeurs s’y attendent, ça fait partie du jeu. La plupart du temps les prix sont calculés avec cette marge. Toujours dans l’idée de négocier, n’arrivez pas en criant à la cantonade : « Qu’est-ce que vous avez pour 10 000 euros ? ». Après s’être extasié sur un véhicule, regardez son étiquette et faites une moue, ou un sursaut qui dit « dommage, elle était parfaite, mais je ne peux pas me le permettre… » (Comme pour la paire de chaussures Louboutin).
Si le vendeur est hermétique à la négociation, tentez de grapiller quelques centaines d’euros avec le fameux « geste commercial » : la carte grise, la prochaine vidange, un pneu ou même un essuie-glace, faites-vous offrir un petit cadeau de bienvenue !
Projetez-vous dans l’avenir, pensez à la revente
Réfléchissez à la fonction qu'à ce véhicule et qu’il aura dans quelques années : voiture principale ou deuxième voiture ? Pour partir en vacances ou uniquement pour les petits trajets ? Si vous comptez avoir des enfants ou un gros chien, imaginez si le coffre supportera une poussette et un lit parapluie…
Comme pour un achat immobilier, il faut songer à la revente : adepte du Tunning, freinez-vous un peu : la voiture rabaissée avec jantes alliage et stéréo vous coûtera cher et n’intéressera pas forcément tous les acheteurs… De même, la voiture rose bonbon qui vous fait craquer sera certainement plus difficile à vendre qu’une grise ou bleue…